7.2.10


LE MOIS DE NOVEMBRE 2009 CHEZ LEA



La période du 04 au 23 novembre 2009 reste solidement enregistrée dans les répertoires cérébraux de certains Français et Togolais. En effet,le 04 novembre 2009, un groupe de 10 Français (les couples Faivre, Jeannier, Ruelle, Mr Benoît, Mme Anne-Marie, Mr Olivier et Mlle Aurélie) arrive chez Léa où ils ont été accueillis par les enfants qui les attendaient depuis quelques heures. Aux cotés des enfants se trouvait sans doute la « vieille », maman de Léa.
Arrivés à Lomé la veille, les humanitaires français y étaient accueillis par Léa et Bator le garagiste dont le rôle sera déterminant au cours de leur voyage Lomé-Kara. Pour ce voyage, le groupe des douze se partagea entre deux véhicules ; une TOYATA- diésel nouvellement offerte par l’Association LEA TOGO, et un Pic up 4X4 que Léa utilise habituellement pour le champ ( ramassage des récoltes et le bois). Mais celui-ci ne fit pas un long chemin qu’il tomba en panne ( Seulement 15 minutes après le décollage ). C’était un problème lié à la bielle, avait dit le très sympathique Bator.
Il faut dire que Bator est le mécanicien-garagiste par excellence de Léa. Il a toujours travaillé pour confirmer cette thèse. Physiquement, Bator est un jeune qui va contre son âge, c’est-à-dire qu’à 32 ans environ, il semble avoir 10 ou 15 de moins.
Pour réparer la panne du véhicule, Bator dû retourner à Lomé pour l’achat des pièces concernées. Olivier, « apprenti forcé » de Bator devait attendre quand le reste du groupe continuait la route pour Kara. C’était le groupe des sages amenés par Aurélie (28 ans). Ils arrivent à Kara chez Léa à un peu moins de 17 heures. Tout le monde était fatigué mais cette affaire était des moindres en ce moment là. L’important était d’être arrivé. On se salue, on s’embrasse. C’est la joie sur tous les visages. Pour certains, on est content de se retrouver, et pour d’autres, on l’est parce qu’on fait de nouvelles découvertes ou connaissances. On n’a pas le temps de ranger les valises (car on ne les avait pas encore) et on fait le tour de la maison. Les humanitaires étaient très contents de voir leur générosité matérialisée. C’est une grande maison et les passants se demandaient si ce n’était pas un hôtel ? Tout le monde était content mais ne jubilait pas trop. Léa était en perpétuelle communication avec Bator et Olivier. Tout le monde s’interrogeait. Comment vont-ils ? La voiture est-elle réparée ? Où sont-ils ? Il se fit tard. Fatigué, on fit semblant de dormir. L’attente a été longue. Il sonnait un peu plus de 05 heures quand le pic up portant les bagages et à bord duquel se trouvaient Olivier et Bator arriva. Un soupir chez tout le monde.
Jeudi 05 novembre, on décharge le pic up, le petit déjeuner et un tour dans la ville. Les enfants eux, étaient à l’école. Déjà le vendredi matin, les préparatifs de l’inauguration avaient commencé. Le couple RUELLE écrit un message court mais plein de sens sur un mur de la maison : « RENAITRE AVEC SŒUR LEA ». Au même moment, d’autres allaient faire certains achats au marché de Kara. Mais ils visitèrent d’abord une école d’handicapés mentaux et un centre d’handicapés visuels. Ces centres reçurent quelques jours après des aides de la part des humanitaires de LEA TOGO.
Le samedi 07 novembre fut un grand jour. La matinée était réservée à la distribution des cadeaux. Des filles à Léa en passant par les garçons, chacun avait eu sa part. La soirée réservée à la fête de l’inauguration semblait lointaine. Mais elle finit par arriver. Prévues pour commencer à 14H 30, les manifestations débutèrent une heure plus tard ; c’est ça l’Afrique.
Avant la bénédiction de la maison par le Révérend Père Patrice, l’assistance composée naturellement d’enfants, d’ouvriers, d’invités et de LEA TOGO, avait écouté certains messages. Le premier fut celui de Léa. Pour elle, Dieu habite en chacun des êtres humains et surtout les enfants. Et alors, supporter un enfant, c’est servir Dieu. Selon elle toujours, Dieu vit avec les hommes et se présente sous plusieurs formes, devoir à l’homme de savoir l’accueillir afin de bénéficier de ses dons. Sœur Léa profita pour dire un sincère merci à l’association LEA TOGO grâce à laquelle son initiative d’héberger et d’éduquer les enfants orphelins et enfants de la rue s’est concrétisée.
Après elle, Mr Gaby JEANNIER prit la parole et retraça l’historique de leur relation avec Sœur Léa. C’est une histoire de longue date, a dit Mr Gaby. Elle commença dans les années 1950



quand lui, envoyait déjà un peu de sous aux déshérités d’Afrique au travers du Père René. Ensuite ce fut Mme Cathy RUELLE qui s’adressa à son tour à l’assistance. Elle compara Léa à un messie. Elle dit que tout le monde et surtout les enfants attendent d’elle le salut. Bref, Sœur Léa est une femme providentielle. Olivier pour sa part s’appesantit sur la conduite à tenir des enfants. Il leur dit de bien prendre soin d’eux-mêmes , en travaillant bien à l’école, et d’être toujours polis et dévoués envers leur chère Maman.
Les enfants avaient eux aussi un message à l’endroit de leurs bienfaiteurs. Ils se sont exprimés par l’intermédiaire de Bernadette qui occupe le poste de « premier ministre dans l’exécutif de Léa ». Les enfants avaient profité de l’occasion pour manifester leur profonde reconnaissance à l’endroit de Léa et de tous les membres de LEA TOGO. En reconnaissance au dynamisme de Mr JEANNIER Olivier, les enfants décidèrent de l’élever au rang de « Honorable ».
Après tous ces messages, le Révérend Père Patrice prit la parole pour intercéder chez Dieu en faveur de LEA TOGO, de Léa, de la maison et de tous ses habitants. Le Père Patrice fit savoir à l’auditoire que toute œuvre humaine qui est réussie, est attribuée à la grâce et à la volonté de Dieu. La coupure du ruban symbolique fut faite par Léa et Olivier. Ce geste fit place à une grande fête qui prit fin tard dans la nuit. L’ambiance bon-enfant et sans pareil était entretenue par le ballet des enfants et un groupe de musiciens venus de Pya, village natal de Léa.
Le reste des jours fut aussi marqué par des évènements non moins importants. Le 08 novembre au matin, ce fut la messe pour certains et le repos pour d’autres. Le soir, certains humanitaires assistèrent à un match de football organisé par l’équipe de Sondou. Ils profitèrent pour distribuer un jeu de maillots et un ballon aux deux qui s’affrontaient. L’agenda du 09 ne fut pas très riche. Le matin certains avaient amené les enfants à l’école. Mme Cathy RUELLE , pour sa part retourna sur ses pas à l’école primaire centrale de Kara où elle était allé un an plus tôt. L’après-midi était réservé à une sortie à la campagne.
Au cours de leur séjour, les humanitaires français retiennent aussi la visite faite aux Sœurs espagnoles de Défalé. Celles-ci ont créé un complexe artisanal et une infirmerie. Leur batick était très apprécié par Olivier et sa suite. Une école primaire dans le village de Sondou reçut elle aussi la visite de LEA TOGO. C’était le mercredi 11 novembre. Les généreux français avaient profité pour distribuer des cadeaux aux meilleurs élèves de chaque classe afin d’inciter les autres au travail.
La matinée du 12 était réservée à la promenade par petits groupes. Le soir on prépare les valises et on fait les photos. Le gros était réservé pour la nuit. Un dîner à la table ronde était suivi d’un magnifique spectacle organisé par le ballet des enfants. Ceux-ci avaient profité pour faire leurs offrandes aux généreux qui étaient parmi eux depuis quelques jours. Les bons moments à passer ensemble sont terminés. Les familles Faivre, Jeannier, Ruelle, Mr Benoît, Mme Anne-Marie, Mr Olivier et Mlle Aurélie sont au terme de leur séjour. Le 13, LEA TOGO partit pour Lomé. La séparation était difficile. Tout le monde était triste et avait les larmes aux yeux. Par amour aux enfants, Olivier décida de passer encore quelques jours à leurs côtés jusqu’au 23 novembre. A cette date, il partit pour le Burkina- Faso d’où il prit l’avion pour la France le 26. Il était accompagné dans son voyage par Léa, Bator et Sondou.
Somme toute, le séjour de certains membres de l’association LEA TOGO à Kara reste inoubliable. Nonobstant quelques petits problèmes de santé dont avaient souffert certains, notamment Benoît, Olivier et sa suite ont toujours la nostalgie de Léa et de ses enfants.
Une seule leçon à retenir: l'amour et la générosité vis-à-vis des autres.




Sondou du Togo




3 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Sondou.
Merci pour ce récit.
On aime ton style et il est intéressant de connaitre tes ressentis.
Quelle mémoire !
Olive

Anonyme a dit…

bonjour sondou tu es très doué pour la narration, bravo!
merci pour cet article qui nous replonge dans ces fabuleux moments partagés et nous apporte ton regard precieux et si humaniste. à bientôt, aurélie

Anonyme a dit…

Merci très cher Sondou,
Ton récit nous a beaucoup touchés (non, non je n'ai pas eu envie de pleurer...)et nous avons l'impression de "revivre" ces grands moments passés avec vous tous à Kara.
L'impatience de vous retrouver fin 2010 se fait déjà sentir mais nous sommes heureux que Mathilde actuellement à vos côtés puisse vivre cette expérience.
Bon courage dans tes études, mais à la lecture de ce bel article, nous ne doutons pas un instant de ton avenir de grand journaliste - reporter !
A bientôt, Cathy et Alain

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